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Il le dit très élégamment :On n'est pas là pour s'embrasser sur la bouche !
Le malaise est palpable et le sourire de façade. Depuis quelque temps déjà, Alexis Vastine pose problème. Sa belle gueule atendance à en agacer certains. Sa notoriété également. Plus médiatique que ses quatre autres camarades qualifiés pour les Jeux, Alexis Vastine ne compte pas que des amis au sein de l'équipe de France de boxe. Autrement dit, il y a lui, critiqué pour son individualisme et sa faculté à tirer la couverture. Et les autres.
C'est par presse interposée que les boxeurs tricolores se sont volé dans les plumes dernièrement. Tout a commencé après une altercation entre Vastine et Jérémy Beccu, en janvier dernier. A les écouter, tout est rentré dans l'ordre depuis. La tension est retombée. Semble-t-il. Ne faut-il pas une certaine tenue quand on prend part à la plus prestigieuse des compétitions ? Mais quand le sujet est remis sur la table, le principal intéressé ne fait rien pour arrondir les angles. "Chacun est dans sa bulle et travaille pour être champion olympique. On n'est pas là pour s'embrasser sur la bouche. On est à Londres pour être les meilleurs et représenter la France au plus haut", juge-t-il. Et quand on lui demande s'il y a de la jalousie au sein de cette équipe, son large sourire ne trompe personne : "C'est important l'esprit d'équipe en boxe. Quand il existe. Quand ce n'est pas le cas, on fait avec. Ça ne m'empêchera pas de boxer. J'ai d'autres soutiens. Ceux-là comptent, le reste..."
"J'ai été volé à Pékin"
"Ça fait dix-neuf ans que je pratique la boxe, ce ne sont pas ces minuscules querelles qui vont m'empêcher de rêver au titre olympique, prévient le poids mi-moyen (-69 kg). Je suis là pour montrer ce que je vaux sur la compétition et pas ailleurs". Bronzé à Pékin, Alexis Vastine vise un autre métal dans la capitaine anglaise. Et rien ne doit l'y en empêcher. Pas même les juges qui lui ont barré la route de la finale il y a quatre ans : "On me demande parfois si j'ai l'impression d'avoir été volé là-bas. Ce n'est pas une impression : j'ai été volé ! Maintenant, ça ne veut pas dire que je vais me faire voler si je perds à Londres".
Les larmes de Vastine ont fait le tour du monde. Et ont participé à donner du volume à sa notoriété. "Tant mieux pour moi, si mes pleurs ont fait parler de moi, se félicite-t-il. Mais je suis boxeur aussi. Je ne fais pas que pleurer". Pour passer à autre chose, le Normand rêve de se signaler autrement. "Ça ne m'énerve pas qu'on m'en parle souvent. Ça fait partie de ma moi, de ma vie. A Londres, il y aura cinq combats pour arriver en finale. Les meilleurs sont là, mais tout le monde est prenable, même les Cubains". Tourné vers le ring, Vastine ne rêve finalement que se montrer digne du noble art et de se rapprocher de ses pairs. "Je pense souvent à Jérôme Thomas, qui a fait le doublé (NDLR : bronze en 2000, argent en 2004). J'ai envie de faire pareil, même un peu mieux. Je veux dépasser Brahim Asloum (sacré à Sydney)". Pour le plus grand bonheur de ses camarades...
ex Yahoo François-Xavier Rallet
