C'est bien connu, chaque compétition se doit d'honorer son champion. Mais dans le cyclisme, la multiplication des contrôles antidopage et les nombreux cas révélés changent quelque peu la
donne. Et peuvent propulser quelques années plus tard, loin des honneurs du podium final, les oubliés des dix premiers dans les livres d'histoire.
En renonçant à poursuivre la bataille judiciaire contre
l'Agence américaine antidopage (l'Usada), Lance Armstrong provoque en effet un sacré casse-tête pour ASO,
l'organisateur du Tour de France. Retirer sept titres à l'Américain et vous ouvrirez la boîte de Pandore de ces champions
parfois borderline avec la législation. Des cyclistes qu'il est bien difficile d'adouber, même quelques années plus tard. D'autant qu'elle fait remonter à la surface toutes ces
affaires nauséabondes, mémoire sombre que les organisateurs du Tour de France espéraient tant faire oublier.
Quand le dixième devient champion...
En l'an 2000, il faudrait en effet descendre à la... dixième place pour trouver un champion "propre" , au-delà de tout soupçon, à qui reviendrait la première
place de la Grande Boucle. Derrière Lance Armstrong, tous ses poursuivants ont été mis en cause dans diverses affaires : le deuxième, Jan Ullrich (suspecté de s'être dopé à l'EPO en 1996, 1997, contrôlé aux amphétamines en 2002), le troisième, Joseba Beloki (impliqué en 2006 dans
l'affaire Puerto) et ainsi de suite... Chaque année, l'ombre plane sur les podiums et les outsiders du moment deviennent favoris pour ravir, sur tapis vert, le titre de vainqueur. C'est le cas
du... 7e en 1999 et en 2005, où le titre échouerait à l'Australien Cadel Evans. C'est le 5e en 2003 et en 2004,
respectivement l'Espagnol Haimar Zubeldia et le Portugais José Azevedo.
La liste des vainqueurs potentiels entre 1999 et 2005, dates des succès de Lance Armstrong, ressemble plus à celle griffonnée par un directeur sportif qui
fantasmerait une équipe "propre" à 100 % qu'à celle d'un supporteur juillettiste venu le temps d'un jour voir la caravane et son barnum traverser une route nationale. Qui se souvient de
l'Italien Daniele Nardello, 7e et 10e en 1999 et 2000, à qui reviendrait le titre ? Le Kazakh Andrei Kivilev, quatrième en 2001, a-t-il soulevé plus de ferveur populaire que Lance Armstrong
lorsque l'Américain remporte alors sa première victoire au sommet de l'Alpe-d'Huez ?
La victoire sur tapis vert à un goût amer qui n'estompera jamais la joie d'une victoire les bras en V entouré d'une foule enthousiasmée par un effort physique,
même si celui-ci est biaisé. Peut-être que, désormais, les aficionados qui se presseront au bord des routes encourageront avec plus de ferveur le septième que le leader. Comme un
placement sur l'avenir, ou la volonté d'honorer les "vrais" vainqueurs de l'épreuve... Même s'ils sont désignés cinq ou dix ans après.
Les vainqueurs potentiels et "propres" pour récupérer les sept titres de Lance Armstrong :
1999 : l'Italien Daniele Nardello (alors 7e au classement général)
2000 : l'Italien Daniele Nardello (10e)
2001 : le Kazakh Andrei Kivilev (4e)
2002 : le Portugais José Azevedo (6e)
2003 : l'Espagnol Haimar Zubeldia (5e)
2004 : le Portugais José Azevedo (5e)
2005 : l'Australien Cadel Evans (7e)
ex Lepoint
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