On l’a vue pour la dernière fois le 22 août 2011, et depuis, plus rien. Nafissatou Diallo, la femme de chambre guinéenne devenue célébrité planétaire après avoir accusé DSK d’agression sexuelle en mai 2011, n’a jamais été revue depuis en public.

Ses avocats, qui l’ont régulièrement au téléphone, sont restés particulièrement discrets sur son sort.

Dès le début du scandale, cette veuve analphabète de 33 ans, qui élève seule une adolescente, avait quitté son petit appartement du Bronx. Elle n’y a jamais remis les pieds.

Elle vit toujours à New York, selon ses avocats, mais dans un autre arrondissement.

Elle n’a jamais repris son travail au Sofitel. Elle est en congé maladie, toujours salariée, selon le groupe Accor, propriétaire de l’hôtel.

La gorge nouée

Elle a eu du mal à se remettre physiquement et émotionnellement, selon ses avocats. Elle est restée longtemps déprimée.

Elle devait aussi se faire opérer d’une épaule douloureuse, après être tombée dans la suite de DSK. Mais l’opération n’a jamais été confirmée.

Le 25 juillet 2011, elle était apparue dans un entretien télévisée sur la chaîne américaine ABC et avait donné au même moment une interview à l’hebdomadaire Newsweek.

La jeune femme solidement charpentée, à la voix douce, avait expliqué la gorge nouée, et avec force détails et mimiques, sa «vérité» sur ce qui s’était passé dans la suite 2806 de l’hôtel Sofitel de New York.

Le 28 juillet, elle avait encore donné une brève conférence de presse pour remercier ceux qui l’avaient soutenue, et le 22 août, elle s’était rendue, muette, chez le procureur avec son avocat, avant que la procédure pénale ne soit abandonnée en raison de ses mensonges répétés.

«Elle aimait son travail»

«C’est une femme aux origines très humbles, qui était venue aux États-Unis pour vivre le rêve américain. Elle était très heureuse d’être femme de chambre, elle aimait son travail et les gens avec lesquels elle travaillait. Elle travaillait dur», avait expliqué l’an dernier à l’AFP son avocat Douglas Wigdor.

Depuis, Nafissatou Diallo s’est comme évaporée. Et sa trace s’est perdue dans les rares endroits qu’elle fréquentait, son immeuble du Bronx au 1040 Gerard avenue, sa mosquée au 3400 3e avenue, le restaurant africain Marayway, où elle avait un temps travaillé, à l’angle de Sheriran avenue, désormais fermé.

Lundi, la jeune femme est attendue au tribunal du Bronx, où un accord financier devrait mettre fin à la procédure civile qu’elle avait engagée contre l’ancien patron du FMI.

Mais nul ne sait si elle y prendra la parole. L’accord négocié avec l’ancien patron du FMI peut prévoir qu’elle ne parle pas à la presse.