La vue, superbe, donne sur un verger classé de pommiers givrés scintillant sous la lumière. La sensation étreint : quel bonheur de vivre ici ! L’immeuble, avec ses terrasses au sud et ses éléments de bois, transpire la modernité. Nous sommes dans l’un des 28 appartements, certifiés passifs, de la résidence « Bois de Coquelet  », dans la bien nommée rue de Coquelet, à Bouge. À l’intérieur de la pièce de séjour, aucun meuble, juste une cuisine équipée où l’agence immobilière Actibel, chargée de la vente de ces biens « tendance  », a déposé un beau thermomètre digital. Les témoins présents le constatent en direct : il affiche 20,5 degrés, sans contestation possible, sans autre apport calorifique que le soleil dans les fenêtres. Or, de l’autre côté des triples vitrages, qui laissent passer la rayonnante matinée, les degrés ont dégringolé sous zéro. Un différentiel impressionnant de plus de 20° qui suscite intérêt et curiosité.

« Avec cette température très négative, c’était le moment de vérifier la véracité des propos de l’architecte et du promoteur, que j’avais dû croire sur parole. Ne m’avaient-ils pas raconté des bêtises ? J’avais un peu peur » s’exclame, mi-amusé, Paul de Sauvage, le patron de l’Immobilière Actibel. Ce thermomètre, plus qu’un prix, plus qu’une brochure, plus qu’un baratin accrocheur, c’est l’atout vente. Leur argument le plus affûté, le plus imparable. « On y croyait bien sûr, mais c’était une inconnue. On en est certain, l’habitat certifié passif permet une colossale économie d’énergie » poursuit-il. Fini, le remplissage des cuves, les factures indigestes à force de fluctuation. Bienvenue dans l’éco-construction, et à tous les étages.

Alors que toutes les chaudières des logements classiques brûlent actuellement mazout et gaz en quantité, ces appartements passifs ne consomment rien. L’isolation, poussée au maximum de son développement, est l’unique magicienne, arc-boutée sur des techniques de construction novatrices faisant appel à des matériaux naturels et sains, tels que le bois et la ouate de cellulose. « L’immeuble est conçu comme une boîte de Tupperware, pas un seul gramme d’air ne passe  » assure la représentante commerciale, Emma Houlmont.

L’aération de l’appartement, vitale, transite par un échangeur d’air motorisé. Il n’est désormais plus nécessaire d’ouvrir les fenêtres. Des 28 appartements (de 60 à 160 m2), 60 % sont déjà vendus, à plus ou moins 250 000 €.

Forte de ces arguments objectifs, l’immobilière espère bien vendre le reste des appartements encore libres, dont deux duplex affichés à 300  000 euros.DOLLAR IMAGE TTBTTB

  • Source: lavenir
  • Pierre WIAME