Bon, d’accord, il avait des accents populaires pour ne pas dire presque populistes, qui, à y regarder de plus près, n’étaient parfois pas éloignés de ceux de sa rivale médiatique qu’il vomissait à l’autre bout du champ médiatique, Marine Le Pen.

Mais on l’aimait bien tout de même. Et puis, voilà ti pas qu’il décide d’aller défier la fille de l’autre sur ses propres terres dans le Nord de la France. Histoire sans doute de donner une grande leçon de démocratie aux fachos du Front comme il dit.

Sauf qu’il a eu les yeux plus grands que le ventre. Et, surtout, que la manière dont il a mené campagne dans son style bien particulier a sans doute été la plus grave erreur stratégique de sa carrière. Savoir ce qu’on veut est une chose. Y aller au bazooka verbal, mépriser la presse et débarquer avec de trop gros sabots en est une autre.

Résultat : la claque. Qu’il n’admet virtuellement pas, se permettant même de mépriser les journalistes qui lui parlent d’échec.

Mais au-delà de ce Waterloo électoral, toute la question est de savoir ce qu’il va maintenant advenir du Front de gauche dont Mélanchon était le pilier presqu’unique. Il a joué. Mal. Et il a perdu. Laissant derrière lui un champ de ruines pour les centaines de milliers de gens qui, il y a deux mois à peine, voyaient en lui l’espoir d’une autre politique.