VIGILANCE !!!
BRUXELLES Les sectes redoublent toujours d’inventivité pour attirer des adeptes. Depuis l’essoufflement des grosses structures telles que la
Scientologie, la secte de Moon, le groupe de la Méditation transcendantale et la mort – ou la vieillesse extrême – des pères et mères spirituels de ces mouvements, de nouvelles tendances se
dessinent.
“Les gourous se sont à présent emparés du secteur santé et bien-être, domaine particulièrement à risque”, décrit Henri de Cordes, président du Centre d’Information
et d’Avis sur les organisations sectaires nuisibles. Les pseudo-thérapeutes de Biologie totale ont d’ailleurs démontré toute l’étendue de leur dangerosité, lorsqu’en 2002, un adepte avait
conseillé à une dame atteinte d’un cancer de ne pas suivre ses traitements contre la maladie. Elle avait trouvé la mort peu après.
Le CIAOSN a, entre autres, mis en exergue, dans son rapport d’activité 2010, l’utilisation de substances psychotropes dans les sectes. “Il y a multiplication de
gourous qui profitent de leur position pour donner des prescriptions alors qu’ils ne sont pas médecins, ou des médecins qui opèrent de manière non contrôlée par rapport à l’usage légal de la
médecine…”
De plus, la Belgique étant un carrefour du trafic de drogue, “on n’est jamais étonné de voir qu’un groupe sectaire emploie ce type de pratique dans notre
pays.”
Des nouvelles armes de séduction sont donc utilisées, notamment des drogues permettant de relaxer les membres en quête d’un meilleur équilibre personnel ou d’une
forme de spiritualité. Des thérapies douteuses, employant parfois des remèdes “exotiques” pour se différencier d’autres sectes. “Le programme de la Scientologie propose – en échange de
rémunération – des cures immodérées de vitamines mélangées aux saunas : dissociés, les deux ne font pas bon ménage ensemble”. D’autres drogues, telles que l’ayahuasca, en provenance de l’Amérique
du Sud, et l’iboga, originaire d’Afrique, ont attiré l’attention du Centre. Véritablement dangereuses pour la santé, celles-ci seraient employées pour favoriser la communication entre le profane
et le sacré. À côté du déclin des grands mouvements, qui luttent pour persister à travers les générations, on assiste “à une prolifération de petits groupes, qui se développent via internet et
n’ont donc plus besoin d’une logistique développée comme auparavant”.
Rappelons , pour conclure, que malgré le vote de la loi en juin 2011, punissant les abus de faiblesse, notamment de la part de mouvements sectaires, le délit de
secte reste impuni en Belgique.
Florence Scherpereel
Source: DHNET.BE